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L'agriculture urbaine, une révolution verte ?

L'agriculture urbaine, une révolution verte ?

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A la Savonnerie Champagne, nous attachons une importance particulière à la notion de circuit court.
Nous nous approvisionnons chez les agriculteurs et les artisans locaux pour sourcer nos matières premières. Certains ingrédients nécessaires à la confection de nos produits, comme la bourrache ou le calendula, sont même directement cultivés par nos soins. Nous pensons que la notion de lien au sol est élémentaire dès lors que vous vous inscrivez dans une démarche de respect de l’environnement.
Mais cette optique est-elle envisageable dans les grands centres urbains ?

A l’heure ou l’écologie a pris une dimension sociétale forte, de nombreuses villes décident de se mettre à l’agriculture urbaine.
Mais que se cache-t-il derrière ce terme ?

 

Calendula Officinalis de La Savonnerie Champagne

Qu’est-ce que l’agriculture urbaine ?

L’agriculture urbaine est un terme désignant un ensemble de pratiques agricoles au sein d’une zone urbaine ou périurbaine. Il en existe différents modèles parmi lesquelles nous retrouvons les jardins partagés ou bien individuels, les fermes hors sols telles que l’hydroponie, l’aquaponie, l’aéroponie, les ferme sur les toits, ou encore les zones professionnelles de maraîchage et les petits élevages (volaille, pigeon, lapin, ruches, …).

Parmi les cultures possibles on y retrouve souvent des arbres fruitiers, des céréales, des légumes, des champignons ou même des plantes aromatiques. Il y en a pour tous les goûts. D’ailleurs, selon l’observatoire de l’agriculture urbaine, on recense déjà plus de 367 hectares de culture rien qu’en Ile-de-France. De quoi donner des idées aux autres agglomérations de l’Hexagone.

Une méthode pleine de promesses …

Avantages écologiques

D’un point de vue écologique, l’agriculture urbaine permet de diminuer les émissions de CO2 dans l’atmosphère en favorisant les circuits courts. La production alimentaire étant au plus près des consommateurs, les distances de transports sont fortement réduites. De plus, les plantes peuvent améliorer la qualité de l’air grâce à la filtration des particules et l’absorption du CO2.

Ces installations permettent également de favoriser la biodiversité des espèces végétales et de répondre à un besoin des populations urbaines de se reconnecter avec la nature et les valeurs de l’environnement.

Avantages sociaux

Cette méthode permet également de créer du lien social à différents étages. Tout d’abord, ces projets sont le fer de lance de la pédagogie biologique. Un moyen fiable de sensibiliser les plus jeunes (et les moins jeunes) aux problématiques environnementales de notre société. D’autre part, le lien social peut également se développer grâce à des réseaux de distribution urbains qui adoptent le mode de fonctionnement des AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne).

En outre, les fermes urbaines sont l’occasion de favoriser la création d’emplois et l’insertion socio-professionnelle de personnes en difficulté ou en situation de handicap.

Avantages économiques

Bien que déjà séduisant, les investisseurs auront quant à eux la volonté d’un modèle économique viable. Et cela tombe bien puisque l’agriculture urbaine possède quelques avantages dans ce domaine. On observe en fonction des méthodes utilisées, des rendements supérieurs à l’agriculture dite conventionnelle. En outre, l’utilisation des circuits courts permettent une diminution des frais de transport et des coûts de fonctionnement.

Sans oublier qu’un tel projet dans un centre urbain laisse la porte entrouverte à la déclinaison de nombreuses activités annexes (visites, pédagogie, loisirs, restauration, …) en plus de la simple vente des produits.

… Malgré certaines limites

Cependant, toutes ces promesses renferment bien sûr une contrepartie. Le manque de place et le coût du foncier dans les grands centres urbains en sont la parfaite illustration. De quoi décourager beaucoup d’investisseurs ou de structure associative. Sans parler du délai de retour sur investissement pouvant atteindre jusqu’à 30 ans. Bien qu’un projet comme celui-ci ne devrait dépendre que de bonne volonté écologique, ils reposent souvent sur des apporteurs de capitaux qui réclament en contrepartie un retour sur investissement rapide et lucratif.

Le second problème d’envergure est la pollution de l’air et des sols qui réside dans les villes. Dans certaines friches industrielles les sols détiennent des taux record de cuivre, de plomb ou même de zinc. Ils ne permettent pas les cultures maraîchères saines. Les seules solutions alors envisageables dans ces lieux seraient la phytoremédiation (traitement des sols par des végétaux spécifiques). L’excavation du sol pour un traitement hors site (traitement de la terre par procédé chimique) est une seconde possibilité. La première solution demande des mois pour assainir le sol. Quant à la seconde elle représente un coût très élevé et nous pouvons légitimement douter du traitement chimique que la terre recevra.

Agriculture urbaine en friche industrielle

Et l’éthique dans tout ça ?

Après un bilan très factuel des avantages et des inconvénients de l’agriculture urbaine, nous sommes en droit de nous interroger sur la bonne éthique de la méthode. Ce modèle ne risque-t-il pas à terme de créer des dérives comme l’agriculture conventionnelle en a connu dans les années cinquante et soixante en tombant entre les mains de l’industrie agroalimentaire ? Ne favorisera-t-il pas toujours plus l’urbanisation au profit de la préservation des terres agricoles ?

La pente est savonneuse et ne manquera certainement pas d’animer les débats pendant les années à venir.

Et si finalement, l’essentiel n’était pas simplement de respecter la terre dans laquelle pousse nos légumes ?



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