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Le fabricant et la marque commerciale

Le fabricant et la marque commerciale

Beauté BIO minimaliste La Maison
Sachez comprendre et déjouer la communication des marques.

Il existe 2 grands modèles en cosmétique : les marques de fabricants, qui fabriquent donc en interne et les marques commerciales, qui sous-traitent en externe.

Je suis fabricante de mes produits. Je suis artisane cosméticienne, déclarée auprès de la chambre des métiers de Vendée.. 100 % de ma gamme cosmétique est fabriquée en interne, en Vendée.« Si vous affectionnez particulièrement le fait-maison, et le savoir-faire artisanal, comprenez que le but des marques commerciales est de vous faire penser qu’ils sont fabricants.

Des cosmétiques d'usine ou d'artisans

Vous voulez faire formuler votre marque cosmétique par un labo extérieur ? Rien de plus simple et vu le nombre d'occurence en tapant simplement dans votre moteur de recherche la requête suivante :"fabricant cosmetique marque blanche" vous comprendrez aisémment que c'est un marché énorme. Peut-être vais-je vous décevoir mais malheureusement, bon nombre de produits cosmétiques sont fabriqués dans une usine extérieure (sous-traitant). Ce sous-traitant aura pour mission de répondre à un cahier des charges. Les 2 parties : la marque commerciale et le sous-traitant, fixent contractuellement les règles. Ils prévoient également une clause de confidentialité pour protéger la marque commerciale de la divulgation de la supercherie par le fabricant.

Un marché, des produits, une marge

Il ne reste alors plus qu’à la marque de réceptionner ses cosmétiques formulés, packagés, prêt à être revendus. Exceptionnellement la marque commerciale aura sourcé elle-même un ingrédient dont elle défend les vertus, ce n’est pas toujours le cas. Le plus souvent la marque commerciale laissera le sous-traitant fabricant gérer les approvisionnements de matière première. Les marques cherchent à se déresponsabiliser autant que possible, seule la marge a de l'intérêt.

Le temps de sourcing des ingrédients, de stockage, de recherche des contenants et leur stockage, de règlementation, de formulation, de conditionnement revient au sous-traitant fabricant, il gère le « En pot ».  (2/3 du travail)

La marque commerciale n’a plus qu’à se concentrer sur le graphisme et l’image qu’il veut donner à son produit, sont site internet, sa communication, réseaux sociaux… C’est « le Hors pot » (1/3 du travail)

Aucune loi n’impose à une marque commerciale de divulguer qu’elle ne fabrique pas. Pire, il n’est pas répréhensible de laisser planer le doute.

A la Maison Sidonie Champagne, je suis une artisane cosméticienne déclarée aurpès de la chambre des métiers de Vendée depuis 2012 !  je gère le « en pot » et le « hors pot moi-même. Je choisis mes fournisseurs, je commande mes ingrédients (tous bio et naturels), mes contenants, mes impressions d’étiquettes ou de boites, je prends en charge leur stockage, je règle mes fournisseurs au comptant ! J’effectue moi-même mes tests et ma partie règlementaire, je crée mes emballages, je formule, conditionne, stock, expédie, facture, gère ma communication, mes réseaux, mon site internet et les formalités administratives sur les sites internet .gouv qui dysfonctionnent Le pire là dedans c'est que ça me plait sauf pour le dernier point !

La différence est considérable. Je peux affirmer que depuis 2012 ou je fabrique, je maitrise tous ces aspects. Mais je l’avoue, même après tout ce temps, il m’arrive encore d’avoir des doutes, des hésitations, des questionnements. Si ces doutes existent c’est justement parce que mes cosmétiques sont fait maison. A l’inverse, j’ai une certitude : Quand je vous propose un cosmétique je le connais tellement sur le bout des doigts que je suis sûre de son efficacité et de sa sécurité. J’ai d’ailleurs la responsabilité de la mise sur le marché du produit, ce que n’aura pas forcément la marque commerciale qui pourra préférer laisser la formule au sous-traitant pour qu’il en prenne la responsabilité sanitaire.

Comment reconnaître une marque qui ne fabrique pas ?

Le discours est huilé mais différent : Les marques commerciales ou de distributeur ne racontent que ce qui est écrit sur leurs étiquettes, dans leur site internet. Ils vous disent ce que vous voulez entendre à l’instant T. Ce sont parfois des commerciaux qui en font la promo, le superficiel saute alors aux yeux.

Ils n’auront jamais d’anecdote à raconter en labo, ne peuvent pas parler de l’influence de la météo sur les formules, de la pression atmosphérique du jour, de l’humeur de Sidonie, de l’erreur qui coute cher, de la brûlure de soude et de la trace qui reste sur la peau plusieurs jours. Rien à dire non plus du fournisseur d'accès d'électricité qui coupe la fourniture sur une erreur adminstrative (vécu avec la firme Ekwateur en novembre 2020), rien à dire de la fatigue des longues journée de fabrication, de la machine qui tombe en panne en pleine production, du fil qui casse au moment de découper des barres de savon, du fournisseur qui livre en retard un ingrédient, de la faute de frappe sur un packaging qu'il faut refaire... Autant de moments de vie d'un artisan mais qui font l'âme des produits.

Que dire de la connivence avec leurs fournisseur puisqu'ils n'ont qu'un interlocuteur unique ? C'est une usine avec laquelle ils ont contracté et signé des clauses de confidentialité et à laquelle ils règlent éventuellement les factures à 45 jours, pas un de moins ! 

Ce que vous avez envie d’entendre à l’instant T 

Un discours lisse et égal entre tous. Ils vont rendre votre peau plus belle, plus « saine », moins malade en vous vantant un ingrédient à la mode… Ils refont marcher les infirmes (c’était déjà la méthode des camelots au 19ième siècle). Ils ont le plus beau packaging, la plus belle com, reversent 1 % pour le forêt Amazonienne. Ils cherchent l'adoubement du guide machin. Ils ont de grandes idées sur le modèle agricole, sont vegan, sont ZD, sont cruelty free, sont cosmos (certains n'y arrivent même pas !), sont commerce équitable, éthiques et étiquetables, ils vous expliquent que l’acide citrique ça vient des citrons, que l’extrait de radis ça vient du radis ! Mieux ils vous expliquent comment on cultive un radis mais on n’en a jamais fait pousser un seul ! N'ont aucune notion de l'ingrédient naturel par rapport à l'ingrédient d'origine natuelle (pourquoi se poser des questions que ne se posent pas les consommateurs ?) et surtout ils ont lu la légende du colibri et ils la revendiquent !

Ce qu’on ne vous dit pas dans ces discours c’est surtout qu’on aime bien l’argent et les grosses marges commerciales sans trop en faire ! Plusieurs marques commerciales m’ont déjà abordé durant ces années en me demandant de prime abord quelle sera leur marge si je leur élabore des formules. Rien de plus ! 

Chers clients vous avez une responsabilité dans vos achats

C'est celle de chercher à comprendre par vous même. On pourrait comparer avec la notion de rester dépendant de sa nourriture quotidienne ou apprendre à la cultiver. A défaut vous resterez de la chair à société de consommation. Comprendre cela passe par des questions. Questionnez-moi, poussez-moi dans mes retranchements, cherchez à savoir si je fais ou si je fais faire ! Acceptez-vous de payer un produit à un prix élevé s’il n’est pas fabriqué là ou vous le pensiez ? Aimeriez-vous savoir ou il est vraiment fabriqué ? En France ? En Europe ? En Asie ? Ailleurs ? Est-ce clairement assumé par la marque ? Est-ce caché ? Le discours de la marque n’est-il que marketing, plein de promesses ? Des dizaines de questions et encore plus de réponses doivent vous faire douter.

Parallèle entre gastronomie et cosmétique

Je fais, j'ai intérêt à dire. D'autres ne font pas, ont intérêt à taire. Les marques policées ne vous diront jamais ce que je vous expose parce qu'ils n'ont rien à dire, ils ne le vivent pas. Alors pardon de dénoncer, de critiquer. Si je le fais c'est justement parce que je fais et je vis. La sincérité de ceux qui font est entière, comme les personnages. Auriez-vous un doute sur les grands-es chefs-fes de la gastronomie Française ? Bocuse, Darroze, Pic, Gagnaire, Veyrat, Robuchon, Savoy (pardon si je ne peux les citer toutes et tous ici) ne cuisinent-ils pas ? Pourtant dans ce cas vous différenciez bien ceux qui créént, qui font, de ceux qui font faire. Tous ces grands chefs et cheffes ont des convictions, sont des personnalités (dans le sens des personnes entières) et ils s'expriment parfois avec virulence, car ils sont légitimes à le faire. Cela une simple marque commerciale ne le peut car elle n'est pas crédible dans ce rôle ! Combien d'entre eux dénoncent les systèmes comme les étoiles qui enferment la créativité. Les meilleurs d'entre eux d'ailleurs refusent ces "honneurs d'entreprises marchandes". Il en est de même en cosmétique, les gratifications légitimes autoproclamées pullulent et se développeront avec internet. Je souligne que vous serez la plupart du temps malvenus dans les bureaux du siège d'une marque, sans laboratoire interne. Souvent d'ailleurs ces bureaux sont dans des tours ou des zones dont les accès sont clos au public (parlons clairement vous les emmerdez).

Achetez sur les sites des artisans ou chez vos commerçants qui auront identifié l'artisan, l'auront vu fabriquer directement, c'est plus sûr ! Enfin, rendez nous visite c'est le meilleurs moyen de comprendre. Je ne me cache pas à la Défense ! qui comme son nom et son architecture le laissent penser, défendent des valeurs bien peu avouables et bien peu terriennes. 

Venir à notre rencontre 


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